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Le rôle des coachs : « C’est grâce à eux qu’on est là ! »

Quatrième jour de ce Championnat de France Extrême Glisse, sans vent aujourd’hui. L’attente à terre peut jouer sur les nerfs des jeunes coureurs. C’est aussi dans ces moments là que le rôle des coachs est primordial. Garder tout le monde concentré tout en autorisant des moments de détente, pétanque, tennis de table, jeux de cartes ou de ballon, les jeunes ont plus d’un tour dans leurs sacs pour tuer l’ennui, tout cela sous l’œil bienveillant du corps encadrant qui garde en tête l’objectif sportif de l’événement. La complexité du métier d’entraineur est aussi grande qu’il existe de coureurs différents. Mais alors, comment être un bon coach ? Sans prétendre avoir trouvé la recette magique, nous avons posé la question aux jeunes régatiers puis aux coachs eux-mêmes qui nous ont répondu avec autant de sérieux que d’enthousiasme.

Ulysse David du Yacht Club de la Grande Motte et Gabriel Grouzis du Yacht Club Mauguio Carnon se lancent : « Ils nous donnent des conseils, ils nous motivent, quand on a un moins bon résultat ils nous disent que c’est une seule fois et que c’est que ça devait se passer comme ça. Ils nous disent aussi qu’il faudra travailler plus précisément sur certains points qu’ils identifient. »

Xavier Mariani, entraineur au Pôle Espoirs de Marseille, confirme que la notion d’engagement auprès des coureurs est primordiale : « On est animés par la passion. La passion de la transmission d’un certain savoir même si nous ça nous a demandé un peu d’adaptation due à l’évolution du support puisqu’on est tous de culture de planche archimédienne. Mais c’est très bien parce que ça permet de se renouveler ! Cette transmission c’est aussi celle de la culture du sport, de l’effort. On fait souvent le parallèle entre notre métier et celui de cultivateur puisqu’on travaille avec l’humain, que chaque personne est différente, donc il n’y a pas de modèle idéal. Il faut qu’on arrive systématiquement à trouver les méthodes, les moyens de satisfaire chacun ; à la fois sur le rythme, sur le niveau, le développement et les connaissances. C’est passionnant, c’est enrichissant, c’est dur, c’est dur parce qu’on n’est absolument pas dans la routine et qu’il faut systématiquement essayer d’aller chercher à se réinventer et à trouver de nouveaux modèles de fonctionnement plus adaptés et liés à la contrainte de ce support. »

Jade Boyer-Gibaud, licenciée au Cercle Nautique La Baule Pouliguen Pornichet décrit l’importance du soutien mental que les entraineurs apportent aux sportifs : « Pour moi un coach c’est quelqu’un qui est là pour nous pousser à nous dépasser et qui est là aussi pour nous soutenir dans les bons moments comme dans les moments qui sont plus durs. Il faut aussi qu’ils soient là pour nous voir pleurer et nous consoler mais aussi nous encourager et être contents quand on est contents ! »

Pour comprendre la déception que provoque une mauvaise journée sur l’eau et la joie engendrée par une victoire, quel meilleur profil qu’un coureur devenu entraineur ?

Apolline Guedan, 18 ans, coach de la ligue Auvergne Rhône Alpes, sait mettre son expérience de régatière au service de l’apprentissage de ses élèves. Elle raconte : « Je suis entraineur de la ligue Auvergne Rhône Alpes, j’ai 4 coureurs sur ce championnat et c’est ma première expérience en tant que coach, j’ai 18 ans. C’est super, je vis très bien cette compétition ! Certes il n’y a pas trop de vent mais ça tombe bien parce qu’en Auvergne Rhône Alpes il n’y a pas souvent de vent donc les coureurs sont habitués et dans tous les cas c’est un nouveau challenge donc c’est cool ! La planche à voile c’est un sport qui est vraiment fun donc l’important pour nous c’est que les jeunes s’amusent. Ce que je peux leur apporter c’est mon expérience de coureuse, je l’étais encore cette année en Pôle à La Rochelle donc j’ai l’expérience de la régate en foil et j’essaye de leur apporter ce que j’ai appris. Je n’ai pas pu continuer en tant que régatière donc c’est une autre manière pour moi d’envisager la planche à voile et on réapprend un peu le support donc c’est cool ! J’ai couru sur des compétitions nationales, en 2019 je gagne mon premier titre de championne de France et en 2021 j’en gagne un nouveau, c’était génial ! J’ai bien aimé mon expérience de coureuse donc j’essaye de transmettre ça à mes élèves pour qu’ils s’amusent autant que je me suis amusée ! ».

Qu’ils aient des ambitions de podiums ou de titre pour leurs coureurs ou non, les entraineurs doivent toujours donner le meilleur d’eux-mêmes pour que leurs énergies se transmettent et permettent aux jeunes de se dépasser.

Marion Mattia, coach de la ligue Occitanie, évoque l’importance sportive de ce championnat : « Ce championnat de France c’est vraiment l’échéance de l’année, on se prépare toute l’année pour ça. On a de très bons coureurs, notamment avec Noé (GARANDEAU) qui domine le Championnat en U19 et Oscar (MURATEL) juste derrière. Chez les filles les U17 sont aussi très proches du podium ! Le fait d’être entraineuse ça permet de découvrir l’autre côté du tableau où tu es plus à l’écoute des coureurs et le fait de courir ça te met dans la peau du coureur donc d’avoir les deux c’est intéressant. On en apprend tous les jours, le support évolue constamment en termes de réglages, de technique etc donc c’est vraiment un apprentissage constant. »

Connaitre ses coureurs et jongler avec les différentes personnalités et besoins des élèves se révèle être un art. En effet, si certains sont meilleurs sous pression, d’autres ont besoin d’avoir du temps hors régate pour s’aérer l’esprit. C’est ce que nous confie Maya Decroix, licenciée au Cercle Nautique La Baule Pouliguen Pornichet : « C’est important aussi qu’ils nous permettent de déconnecter de la régate en fin de journée, qu’ils ne soient pas trop stricts avec les débriefs, ça nous permet de revenir plus disponible pour la suite de la compétition ! ».

Mais ce n’est pas chose aisée de trouver le bon dosage, celui qui permettra à chacun de s’engager dans la compétition pour aller chercher le haut du podium. La complexité de l’humain est aussi ce qui passionne Pierrick Bonnet, entraineur pour la ligue Bretagne, il nous explique : « Ce que j’aime le plus avec le métier d’entraineur c’est le contact et le lien avec les coureurs qui est assez important et le fait de pouvoir les accompagner, leur donner quelques conseils pour essayer de les faire progresser humainement et sportivement. Ce que j’aime évidemment c’est l’environnement aussi, on a quand même la chance d’évoluer soit en mer soit sur des plans d’eaux comme le magnifique Etang de Berre par exemple. C’est un cadre de travail intéressant ! Et puis la Voile ça reste un sport assez complet avec l’aspect humain de la performance, physique, mental mais aussi l’aspect matériel, technique, comprendre la météo, comprendre le plan d’eau. J’ai encore tout à apprendre ! Il y a tellement de facteurs à prendre en compte que le fait d’apprendre, de découvrir, de partager des nouvelles choses avec les autres entraineurs, avec les coureurs qui sont capables de se questionner c’est très enrichissant ! C’est l’ensemble de ces facteurs qui font qu’on prend beaucoup de plaisir à partager des entraînements et des compétitions. ».

 

Nous laisserons le mot de la fin à Maéva Hirt, licenciée au Yacht Club Mauguio Carnon, qui a répondu à la question « Quel est le rôle d’un coach pour toi ? » par « C’est grâce à eux qu’on est là ! », le résumé nous a semblé bon !