Inscrit depuis 2021 au calendrier des IMOCA Globe Series, le Défi Azimut s’est affirmé depuis trois ans comme une épreuve incontournable du circuit.
Plus qu’une simple régate, elle a su trouver sa martingale entre sport, relations publiques et conférences thématiques pour mettre en perspective l’éco-système de la course au large.
Disputée dans des conditions estivales, cette édition 2024 a permis de mesurer le niveau d’engagement et de maîtrise des skippers sur un parcours exigeant à moins de deux mois du départ du Vendée Globe. Une réussite totale.
Runs Azimut : la voile champagne
S’amuser en toute sécurité, telle pourrait être la base line des Runs Azimut. Disputés en ouverture du Défi, ils ont une fois encore brassés leur lot d’embruns et de sourires. La récompense de tous les efforts accomplis pour les skippers IMOCA qui peuvent, sur ces départs lancés, montrer les muscles sans trop se dépenser puisque les équipiers sont là pour tourner les manivelles et donner le meilleur des IMOCA.
Une zone de course bien balisée, des invités casqués pour foiler en sécurité, deux poules et une finale, un spectacle grandiose et haletant … avec finalement une confusion de pointage puisque la victoire en finale revient à Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et non pas Sam Goodchild (VULNERABLE).
Plus d'infos Le résumé des Runs
48 Heures Azimut : des skippers challengés
Une étape de Figaro en IMOCA ! L’analogie du parcours concocté par le directeur de course Yann Eliès, avec la Solitaire qu’il a remporté trois fois, a marqué les esprits. Sauf qu’un IMOCA est deux fois plus long qu’un Figaro 3 et presque dix fois plus puissant ! Les skippers en ont donc pris plein les bras avec six marques à contourner et un intense enchaînement de manoeuvres. Pour la troisième fois dans sa carrière, Charlie Dalin s’impose sans partage à l’arrivée, mais le podium fut très disputé entre six bateaux un cran au dessus du reste de la flotte.
Derrière, le beau match des bateaux à dérives est remporté par la benjamine Violette Dorange (DeVenir) et on ne déplore qu’un seul abandon. Romain Attanasio est déjà lancé dans une course contre la montre pour trouver les moyens financiers et techniques afin de re-mâter son Fortinet - Best Western pour se présenter au départ du Vendée Globe le 10 novembre prochain.
Lorient La Base : la course au large en ébullition
Partenaire majeur du Défi, Lorient Agglomération était particulièrement présents sur cette 14ème édition. Embarqué aujourd’hui sur le Tour de Groix à bord de Malizia Sea Explorer, le maire de Lorient Fabrice Loher a notamment eu l’occasion de confirmer « le quasi doublement du linéaire de pontons d’ici deux à trois ans des pontons de Lorient La Base » pour accueillir une flotte IMOCA en pleine expansion. De quoi conforter les ambitions du Défi Azimut qui a signé avec la Classe un nouveau partenariat de quatre ans comme épreuve intégrée aux IMOCA Globe Series.
Berceau du Défi, la Cité de la Voile Eric Tabarly était encore cette année le lieu de nombreux échanges, dès le mardi avec notamment une conférence où Damien Seguin a décrit le programme inédit de capteurs biométriques qui l’équiperont pendant son Vendée Globe sur Groupe Apicil. Des capteurs qui permettront d’ étudier au long cours l’évolution de son organisme et son état de santé sur son IMOCA.
Le vendredi, pas moins de huit conférences avaient lieu sur des thèmes allant de la technologie des voiles vertes au recyclage du carbone, en passant par les nouveaux développements des pilotes automatiques ou les modèles alternatifs du sponsoring voile. Des échanges précieux, à retrouver en podcast à partir de la semaine prochaine sur le blog Bretagne Sailing Valley.
Véritable rendez-vous B to B, le Défi Azimut s’impose aujourd’hui comme une plateforme de rencontres incontournable de la course au large, un statut qu’entend bien défendre et développer son créateur Jean-Marie Corteville : « Il faut continuer à faire venir des experts, croiser les compétences et faire rayonner leur savoir. Toutes les conférences ont fait l’objet cette année d’une captation vidéo dans cet esprit de partage. Lorient s’est déjà imposée comme la composite valley. Il faut faire la même chose en matière d’électronique, d’informatique embarquée, de data ou d’environnement qui sont les grands sujets de demain et le Défi Azimut-Lorient Agglomération continuera à jouer son rôle d’agitateur d’idées. »
Ils ont dit
Yann Eliès, directeur de course
« On a été chanceux avec des conditions exceptionnelles et cette dominante de vent de Nord-Est. Les coureurs sont contents d’avoir révisé leurs gammes. Certes c’était un exercice complètement différent du Vendée Globe, mais ça permet de se remettre dedans à deux mois de l’événement.
C’était ma première direction de course en IMOCA et c’était un immense plaisir de partager ça avec Francis Le Goff et Clara Fortin. les coureurs IMOCA sont des coureurs de haut niveau mais restent des marins bienveillants, c’était très agréable. »
Antoine Mermod, président de la classe IMOCA
« Je retiens avant tout de ce 14ème Défi Azimut ses conditions météo exceptionnelles et le parcours passionnant des 48 Heures qui a particulièrement challengé les skippers avec du match à tous les étages. La descente à plus de 26 nœuds de moyenne était une première dans l’histoire des IMOCA et restera dans les annales. Tout cela augure d’un fantastique Vendée Globe avec des marins très chauds et un niveau de compétition jamais atteint. La possibilité d’organiser un long live du départ des 48 Heures cette année a été un plus incontestable pour nos fans qui ont été nombreux à nous suivre. Pourquoi pas d’ailleurs le rendre bilingue l’an prochain car nous avons beaucoup de demandes d’étrangers passionnés par l’IMOCA ? »
Fabrice Loher, président de Lorient Agglomération et maire de Lorient
« Pour la quatorzième fois, le Défi Azimut est le rendez-vous de la rentrée. Il était là avant que Lorient devienne le pôle d’attraction que l’on connait aujourd’hui et il attire les meilleurs skippers IMOCA qui viennent pour la compétition. C’est aussi un rendez-vous convivial et j’ai d’ailleurs pu profiter aujourd’hui à bord de Malizia Sea Explorer d’un aperçu autour de l’île de Groix de l’engagement des skippers sur ces extraordinaires machines.
Je suis très fier aussi que les enfants de la ville de Lorient et du territoire puissent venir sur les pontons à la rencontre des skippers pour éveiller des vocations. Lorient est devenu en 25 ans l’endroit où il faut être, le premier pôle de course au large au monde. Ce sont, au-delà du sportif, des retombées économiques considérables avec un millier d’emplois concentrés autour de Lorient La Base. »